Les paroles réalistes de Renaud dans 'Mon H.L.M.

Les paroles réalistes de Renaud dans 'Mon H.L.M.
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Critique sociale à travers les paroles de Renaud

Avec « Dans Mon H.L.M. », Renaud offre une peinture crue et vivante de la vie dans les grands ensembles populaires. Cette chanson, sortie en 1980 dans l’album *Marche à l’ombre*, s’inscrit dans une tradition de la chanson engagée, dénonçant avec un humour grinçant et un sens aigu de l’observation les inégalités sociales et les conditions de vie précaires.

Renaud utilise ici son style caractéristique : un langage familier, des portraits hauts en couleur, et une musique entraînante pour porter un message bien plus profond qu’il n’y paraît. Il dresse la galerie de ses voisins d’immeuble comme un inventaire à la Prévert du quotidien urbain. Chaque personnage est dépeint avec humanité, parfois tendresse, parfois dérision, révélant un microcosme souvent ignoré par la société dominante.

L’immeuble devient alors un symbole de promiscuité, de débrouille, mais aussi de solidarité populaire. La critique est implicite, mais puissante : les HLM sont les témoins d’un monde à l’écart, d’une population que l’on regarde de loin. En donnant une voix à ces invisibles, Renaud affirme son rôle d’observateur engagé et fidèle à une certaine idée de justice sociale.

Les thèmes principaux de Dans Mon HLM

« Dans Mon H.L.M. » explore plusieurs thématiques essentielles de l’œuvre de Renaud : la vie populaire, le quotidien urbain, la marginalité et la critique du conformisme social. À travers une succession de scènes cocasses ou touchantes, le chanteur nous plonge dans un univers à la fois familier et oublié, celui des grands ensembles où cohabitent les oubliés du progrès.

Le thème de la promiscuité est central : les murs sont fins, les voisins bruyants, les intimités partagées presque malgré soi. Mais au-delà de ces désagréments, Renaud met en lumière une certaine forme de solidarité et de vie collective. L’humanité qui se dégage de chaque personnage dessine un monde en marge, certes, mais plein de vie et d’identité. Le contraste entre la gaieté de la mélodie et la dureté du fond accentue le propos : il ne s’agit pas de se plaindre, mais de témoigner, avec humour et lucidité.

On retrouve aussi dans cette chanson la nostalgie d’un certain esprit de quartier, d’une France qui se débat avec ses contradictions. Ces thèmes résonnent encore aujourd’hui, preuve que Renaud touche à quelque chose d’universel et de durable.

Sélection des autres chansons de Renaud abordant des sujets similaires

Renaud a toujours placé les oubliés de la société au cœur de ses chansons. À l’image de « Dans Mon H.L.M. », plusieurs de ses titres mettent en lumière les injustices sociales, les petits métiers, les vies de l’ombre. « Les charognards », par exemple, dénonce l’exploitation médiatique et la déshumanisation des victimes. « Hexagone », sans doute l’un de ses titres les plus virulents, est une charge contre l’hypocrisie des institutions françaises, dans un style pamphlétaire assumé.

« Laisse béton » illustre le langage des cités et la culture populaire, tandis que « Manu » raconte avec tendresse l’histoire d’un copain déchu, sans jamais verser dans la condescendance. Renaud excelle dans l’art de décrire une réalité brute mais pleine d’espoir, mêlant dénonciation et poésie urbaine. Il a cette capacité rare à capturer l’âme des petites gens, des marginaux, des anonymes qui peuplent les villes et les campagnes.

Chaque chanson devient alors un témoignage, une photo sonore d’une époque, d’un milieu social souvent oublié par la chanson traditionnelle. Cette fidélité à ses sujets et à son public explique en grande partie la longévité et l’attachement que beaucoup lui vouent encore aujourd’hui.

Paroles

Au rez-d'-chaussée, dans mon HLM
Y a une espèce de barbouze
Qui surveille les entrées
Qui tire sur tout c'qui bouge
Surtout si c'est bronzé
Passe ses nuits dans les caves
Avec son Beretta
Traque les mômes qui chouravent
Le pinard aux bourgeois
Il s'recrée l'Indochine
Dans sa petite vie d'peigne cul
Sa femme sort pas d'la cuisine
Sinon y cogne dessus
Il est tellement givré
Que même dans la Légion
Z'ont fini par le j'ter
C'est vous dire s'il est con

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Au premier, dans mon HLM
Y a l'jeune cadre dynamique
Costard en alpaga
C'ui qu'a payé vingt briques
Son deux pièces plus loggia
Il en a chié vingt ans
Pour en arriver là
Maintenant il est content
Mais y parle de s'casser
Toute façon, y peut pas
Il lui reste à payer
Le lave-vaisselle, la télé
Et la sciure pour ses chats
Parce que naturellement
C'bon contribuable centriste
Il aime pas les enfants
C'est vous dire s'il est triste

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Au deuxième, dans mon HLM
Y a une bande d'allumés
Qui vivent à six ou huit
Dans soixante mètres carrés
Y a tout l'temps d'la musique
Des anciens d'soixante-huit
Y en a un qu'est chômeur
Y en a un qu'est instit'
Y en a une, c'est ma soeur
Y vivent comme ça, relax
Y a des matelas par terre
Les voisins sont furax
Ils font un boucan d'enfer
Ils payent jamais leur loyer
Quand les huissiers déboulent
Ils écrivent à Libé'
C'est vous dire s'ils sont cools

Putain, c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Au troisième, dans mon HLM
Y a l'espèce de connasse
Celle qui bosse dans la pub'
L'hiver à Avoriaz
Le mois d'juillet au Club
Comme toutes les décolorées
Elle a sa Mini Cooper
Elle allume tout l'quartier
Quand elle sort son cocker
Aux manif' de gonzesses
Elle est au premier rang
Mais elle veut pas d'enfants
Parce que ça fait vieillir
Ca ramollit les fesses
Et puis ça fout des rides
Elle l'a lu dans l'Express
C'est vous dire si elle lit

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Au quatrième, dans mon HLM
Y a celui qu'les voisins
Appellent "Le Communiste "
Même qu'ça lui plaît pas bien
Il dit qu'il est trotskiste
J'ai jamais bien pigé
La différence profonde
Il pourrait m'expliquer
Mais ça prendrait des plombes
Depuis sa pétition
Y a trois ans pour l'Chili
Tout l'immeuble le soupçonne
À chaque nouveau graffiti
N'empêche que "Mort aux cons"
Dans la cage d'escalier
C'est moi qui l'ai marqué
C'est vous dire si j'ai raison

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Pis y a aussi, dans mon HLM
Un nouveau romantique
Un ancien combattant
Un loubard, et un flic
Qui s'balade en survêtement
Il fait chaque jour son jogging
Avec son berger allemand
De la cave au parking
C'est vachement enrichissant
Quand j'en ai marre d'ces braves gens
J'fais un saut au huitième
Pour construire un moment
Avec ma copine Germaine
Un monde rempli d'enfants
Et quand l'jour se lève
On s'quitte en y croyant
C'est vous dire si on rêve

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Et putain c'qu'il est blême, mon HLM
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime

Et putain c'qu'il est blême, mon HLM

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